La vie surveillée, no 92 printemps 2023
No 92 printemps 2023 Épargnez 39% en vous abonnant en ligne Commandez ce numéro en ligne : SOMMAIRE : Éditorial Sans mobile apparent Dossier Entretien avec ChatGPT […]
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No 88, printemps 2022 Commandez ce numéro en ligne : SOMMAIRE : Éditorial Dossier Littérature Séries télé Cinéma Jazz BD Chronique
Nous sommes heureux de vous annoncer que non pas une, ni deux, mais trois nouvelles membres se joignent à notre comité éditorial. Il s’agit de trois femmes brillantes, dotées chacune […]
Au fil de sa carrière, Serge Bouchard a porté plusieurs chapeaux : ses travaux d’anthropologue sur les Innus ont fait date, il a été un communicateur hors pair à la radio, ainsi qu’un écrivain à part entière. Après la déferlante d’hommages qui a suivi sa disparition, il nous semble maintenant nécessaire de revenir sur son legs de manière réfléchie, sans tomber dans l’hagiographie. Il s’agira ainsi pour chacun de décrire une facette de son oeuvre, de sa vie bien remplie, de mettre en valeur sa singularité. Homme bien ancré dans le territoire et observateur infatigable de notre langue, Serge Bouchard aurait-il quelque chose d’essentiel à nous apprendre sur le Québec ? Et si, à sa façon, il nous avait montré la voie vers une sagesse non exempte d’autodérision ?
L’idée que l’atteinte du bonheur ou, plutôt, d’une certaine paix d’esprit puisse nécessiter une part de renoncement ou de fatalisme n’est pas nouvelle ; on la trouve chez bien des philosophes d’Orient et d’Occident. Or nous vivons à une époque où cette manière d’aborder la vie – en y introduisant une certaine dose de fatalisme, pour notre propre bien – semble devenue presque contre-nature.
D’une part, parce que nos sociétés capitalistes sont fondées sur l’exacerbation des désirs matériels et du consumérisme. On nourrit ainsi l’appareil de production et la quête du profit, en excitant les envies et les frustrations des individus : tout le monde veut posséder ce que possèdent les autres, et tout le monde perçoit comme une injustice, comme une indignité le fait de ne pas être mieux pourvu ou fortuné. Le principe démocratique de l’égalité alimente paradoxalement ces ressentiments, car chacun s’attend à être l’égal des plus chanceux, à ne pas souffrir d’inégalités, alors que la social-démocratie promet en fait une égalité très circonscrite : l’égalité des citoyens devant la loi et une certaine égalité des chances par l’accès à l’éducation et à des services publics de base, avec les possibilités de mobilité sociale qui en découlent. Mais au-delà de ça, chacun doit faire son chemin au sein d’un monde de plus en plus individualiste et compétitif…
L’idée que l’atteinte du bonheur ou, plutôt, d’une certaine paix d’esprit puisse nécessiter une part de renoncement ou de fatalisme n’est pas nouvelle ; on la trouve chez bien des philosophes d’Orient et d’Occident. Or nous vivons à une époque où cette manière d’aborder la vie – en y introduisant une certaine dose de fatalisme, pour notre propre bien – semble devenue presque contre-nature.
D’une part, parce que nos sociétés capitalistes sont fondées sur l’exacerbation des désirs matériels et du consumérisme. On nourrit ainsi l’appareil de production et la quête du profit, en excitant les envies et les frustrations des individus : tout le monde veut posséder ce que possèdent les autres, et tout le monde perçoit comme une injustice, comme une indignité le fait de ne pas être mieux pourvu ou fortuné. Le principe démocratique de l’égalité alimente paradoxalement ces ressentiments, car chacun s’attend à être l’égal des plus chanceux, à ne pas souffrir d’inégalités, alors que la social-démocratie promet en fait une égalité très circonscrite : l’égalité des citoyens devant la loi et une certaine égalité des chances par l’accès à l’éducation et à des services publics de base, avec les possibilités de mobilité sociale qui en découlent. Mais au-delà de ça, chacun doit faire son chemin au sein d’un monde de plus en plus individualiste et compétitif…
Pourquoi l’humanité ne prend-elle pas au sérieux les avertissements que lui adressent les scientifiques relativement à la crise climatique ? Depuis des décennies, nous nous donnons des cibles d’émissions de gaz à effet de serre que nous ne respectons pas et que nous reportons sans cesse alors que le moment de vérité, lui, se rapproche inéluctablement. Dans son article fouillé et terrifiant, André Noël nous rappelle que des études sérieuses avancent maintenant le scénario d’une « apocalypse » dès 2060, c’est-à-dire un emballement irréversible du processus de réchauffement qui conduira à la disparition des six septièmes de la population humaine…